Site du naufrage du style de la Mary-Céleste, Tanybwlch, Aberystwyth
Différents types de vaisseaux ont fait naufrage le long de la côte au sud d’Aberystwyth où l’entrée au port était difficile par temps houleux. Le tableau de William Daniell, montré grâce à l’amabilité de la National Library of Wales (Bibliothèque nationale du Pays de Galles) représente le naufrage du brig portugais Piedade sur la plage de Tanybwlch, en 1814.
Le 10 mars 1858, des sauveteurs se sont précipités vers un beau trois-mâts espagnol neuf qu’un coup de vent avait poussé vers la plage. Ils n’ont pas pu empêcher le bateau de s’échouer à environ 0,8km au sud du port. Ils sont montés à bord et ont découvert que le vaisseau n’avait pas d’équipage—mais que les cartes, télescopes et autres appareils étaient tous en place. Les canots de sauvetage et le chat étaient restés à bord, ce qui ajoutait au mystère.
Ceci rappelait la légende de la Mary-Céleste, un vaisseau américain découvert dans l’Atlantique, sans équipage, en 1872, avec tous objets personnels en place mais il manquait un des canots, ce qui indiquait que l’équipage avait fui.
La coque du trois-mâts espagnol portait les marques d’une collision en mer et des documents à l’intérieur ont révélé qu’il s’appelait le Tecla Carmen (ou Tecla y Carmen) et avait fait route à la voile en provenance de Cuba, deux mois plus tôt, transportant du sucre à Falmouth, en Cornouailles. De là, il était allé à Bristol avant de partir pour Liverpool à vide, à part quelque minerai de fer comme lest (pour améliorer sa stabilité en mer).
C’est seulement plus tard que toute l’histoire s’est révélée. Le Tecla Carmen avait été heurté, la nuit, au large d’Ynys Enlli (Bardsey), par un vaisseau américain bien plus gros appelé North American, sur lequel l’équipage avait été transféré de peur que le trois-mâts ne coule rapidement. Le propriétaire du vaisseau espagnol a demandé des compensations devant l’Admiralty Court qui a éventuellement trouvé le North American en faute mais sans accorder de dépens au propriétaire du Tecla Carmen.
L’épave a été vendue aux enchères mais quelques-unes des plaques de cuivre du dessous ont été volées avant que le nouveau propriétaire ait commencé à le démonter. Le capitaine du vaisseau a allégué que des objets de valeur, y compris de l’or, avait été volés du vaisseau.
Traduit par Catherine Jones. Parmi nos sources, figure la National Library of Wales et Ceredigion Shipwrecks de William Troughton, Ystwyth Press 2006