Le Drill Hall, Argyll Road, Llandudno
Avant la Deuxième Guerre Mondiale, le Drill Hall de Llandudno servait de base aux volontaires à temps partiel de la Territorial Army (l’Armée Territoriale – l’AT). En juillet 1939, il est devenu le quartier général d’une unité de soldats de métier, le 69th Medium Régiment (Caernarvon & Denbigh Yeomanry) Royal Artillery. Une campagne massive de recrutement s’est déclenchée dans tout le Pays de Galles, pour qu’on puisse, avec les volontaires de l’AT, atteindre un effectif complet.
Un grand nombre de ses soldats sont morts au massacre de Wormhout, petite ville dans le département du Nord, au nord de la France, près de la frontière belge. Llandudno a été officiellement jumelée avec Wormhout le 14 avril 1989.
La photo du haut, prise par John Lawson-Reay, montre le dernier canon TA retiré du Drill Hall en septembre 1966.
À partir de janvier 2004, la salle d'exercices a été utilisée par le détachement C du 203e hôpital de campagne (gallois) pour former et préparer les membres de l'unité à se déployer dans des opérations de soutien à l'armée régulière, notamment en fournissant un soutien médical aux opérations en Afghanistan et en Irak. Le bâtiment a été rénové en 2023 et est devenu les bureaux de formation COPA.
Le 69e régiment, y compris l’escadron « D » de Llandudno, a été mobilisé le 1er septembre 1939, deux jours avant la déclaration de la guerre, sous le commandement du Lieut-Colonel Clement Arnold. Il avait reçu le Distinguished Service Order à la Première Guerre Mondiale et, plus tard, s’était engagé dans l’AT, au Drill Hall.
En mai 1940, le régiment a débarqué au Havre, en France, juste après que l’armée allemande ait rapidement traversé les Pays-Bas et soit entrée en France. Les soldats ont essuyé des attaques aériennes intenses et ont connu leurs premières pertes. Comme le reste de la British Expeditionary Force, ils ont reçu l’ordre de se replier sur le port de Dunkerque et d’attendre sur les plages que la Royal Navy les ramène en Grande Bretagne.
Un certain nombre de soldats sont tombés dans une embuscade SS dans la ville de Wormhout, le 28 mai 1940 et environ 90 soldats ont été faits prisonniers. Certains, sérieusement blessés, ont été entassés dans une grange (sur la droite) dans la ville voisine d’Esquelbecq. Les Allemands y ont jeté des grenades et l’ont criblée de balles à l’aide de mitraillettes. Ceux qui n’étaient pas morts en ont été extraits, par groupes de cinq, et exécutés. Chose incroyable, deux hommes ont survécu—voir les lectures supplémentaires.
Les soldats qui sont revenus de Dunkerque en Grande Bretagne ont subi deux ans d’entrainement avant d’être envoyés en Afrique du Nord, en juillet 1942, faisant partie de la 8th Army. Ils sont partis en Egypte et ont combattu à la bataille d’El Alamein avant de traverser l’Afrique du Nord jusqu’à Tunis. Après leur débarquement en Sicile, ils ont traversé l’Italie en se battant, sont entrés en France et ont complété la boucle en retournant à Dunkerque, d’où ils ont dû déloger l’armée allemande des positions précises qu’ils avaient abandonnées, cinq ans auparavant.
Avec tous nos remerciements à Adrian Hughes, du Home Front Museum, Llandudno, et à John Lawson-Reay, membre de la Llandudno & Colwyn Bay History Society. Traduit par Catherine Jones
Code postal: LL30 1DF Carte
Lectures supplémentaires: Les survivants de Wormhout
Le soldat de deuxième classe Bert Evans était sérieusement blessé au bras mais il s’est échappé par l’arrière de la grange d’Esquelbecq. Il a été tiré de là par le Capitaine Lynn-Allen, le plus haut gradé à se trouver dans la grange. Ils ont réussi à atteindre une mare (photo à droite, de John Lawson-Reay) dans l’eau de laquelle ils ont tenté de se cacher. Ils ont été aperçus par un officier SS qui a tiré sur Lynn-Allen à bout portant, le tuant d’une balle en plein front, et sur Bert dont le cou a été traversé d’une balle. Quand les deux hommes ont disparu sous l’eau, ils ont été laissés pour morts. On ne sait comment, Bert a survécu et a été plus tard ramassé par des ambulanciers, mais il a perdu un bras.
L’artilleur Tudor Parry, originaire de Llandudno, était recouvert par les corps de ses camarades morts dans la grange, mais il a été trouvé, trois jours plus tard, par un groupe d’Autrichiens chargés d’enterrer les morts. On l’a emmené dans un hôpital de campagne dont la permanence était assurée par des membres du Royal Army Medical Corps, qui étaient prisonniers, et qui, par coïncidence, avaient parmi eux Staff Sergeant Eric Fernhead, un pharmacien de Llandudno, qui a reconnu l’artilleur Parry.