Le site du Saut de Violet, Penmaenbach
Le site du Saut de Violet, Penmaenbach
Par une froide nuit de janvier 1909, une voiture de luxe belge a été trouvée à cet endroit, en équilibre sur la digue, à quelques 50 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le pare-brise était fracasse. Un béret écossais a été trouvé tout près, ainsi qu’un agenda appartenant à la propriétaire du béret, Violet Gordon Charlesworth (photo de droite). C’était une jeune femme élégante qui habitait environ à 33 km, dans la région de Rhyl.
Cette nuit-là, sa sœur avait couru jusqu’à un pub proche et, en pleurs, avait expliqué que la voiture s’était écrasée sur le mur qui bordait la route, et que Violet avait, de ce fait, été projetée dans la mer en contrebas.
Il s’est avéré bientôt que tout n’était pas conforme aux apparences. En fait, Violet avait essayé de feindre sa propre mort pour s’extirper de la situation extrêmement délicate dans laquelle elle s’était elle-même placée. En effet, Violet et sa mère avaient dit qu’elle allait hériter de vastes sommes d’argent à l’âge de 25 ans. A l’aide de cette histoire, et de plusieurs pseudonymes, elles ont escroque des médecins, des veuves et des agents de change de plus de £2millions, en valeur courante. Alors que le salaire moyen de l’époque était de £1 par semaine, Violet dépensait £4000 par an d’emprunts dont elle ne remboursait pas un centime.
Elle était recherchée et la Grande Bretagne était captivée par cette affaire connue sous le nom de « Mystère de la Falaise Galloise ». On vendait des cartes postales (photo de gauche) intitulées « le Saut de Violet ». Les capes rouges étaient à la mode à ce moment-là, mais les ventes se sont effondrées quand on a appris que la police recherchait cette femme qui portait vraisemblablement une cape cramoisie. Le New-York Times même a parlé de cette histoire. Violet savait que son 25e anniversaire était imminent et que ses créanciers frapperaient bientôt à sa porte pour demander leur dû.
Il y a eu de nombreux signalements de femmes supposées répondre à la description de Violet, en Grande Bretagne. Eventuellement, un journaliste d’Oban l’a retrouvée. Elle a été mise en prison à Aylesbury. A sa libération, elle est retournée en Ecosse. Sa dernière demeure reste inconnue. A-t-elle émigre, ou a-t-elle à nouveau change de nom et fini tranquillement sa vie ?
Avec tous nos remerciements à David Bathers, membre de Penmaenmawr Historical Society. Traduit par Catherine Jones